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Genou. Et l'homme se mit debout !

Numéros de page :
8 p. / p. 55-62
Hibou, caillou, chou... genou ! Le genou prend un X au pluriel et on s'en fout ! En plus, c'est toujours sur eux qu'on tombe quand on est gosse ! Ils sont aimantés au sol ou quoi ? On passera des années les rotules rougies au Mercurochrome à gratter avidement - mmh, que c'est chouette - nos croûtes marronnasse. Certains les avalant avec délices (même goût que les crottes de nez, paraît-il)... On s'éloigne. Bref, en tout cas, personne ne kiffe vraiment ses genoux : trop cagneux, trop graisseux, disgracieux. Faut dire qu'on ne les expose que depuis les années 60. La styliste anglaise Mary Quant, en créant la minijupe, a libéré nos gambettes et nous a ainsi permis de courir après le bus... et d'accoucher d'un nouveau complexe au passage. Rappelons que Coco Chanel était contre : ″Montrer ses cuisses, oui... mais les genoux, jamais !″ (Et on fait comment, alors ?!) Il y a le côté esthétique, certes, mais mécanique également. Cette articulation du corps est particulièrement complexe et fragile : arthrose, ménisque lésé, rupture des ligaments croisés. Il faut le surveiller de près. Et le genou a aussi une dimension spirituelle. Si, si. L'être humain est le seul animal à s'être redressé et à vivre debout, et la génuflexion est devenue symbole de déférence, de contrition, de promesse. Tout est dans ce dossier, et j'espère bien qu'après lui vous ne le regarderez plus de la même façon, que vous aurez envie de fredonner désormais la chanson d'Henri Salvador : ″J'aime, j'aime, j'aime... j'aime tes genoux, ils me rendent fou...″ Parce que le genou, c'est le je et le nous, alors il faut en prendre soin !