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Les Pulsions, mauvais genre ?

Numéros de page :
8 p. / p. 57-64
Il paraît que les femmes ont des pulsions d'achat, de Nutella à la cuillère à soupe, de romantisme... pour la survie de l'espèce. Quant aux hommes, leurs pulsions s'agiteraient dans leur slip ou les pousseraient à la colère. Le premier à avoir décortiqué nos pulsions, c'est Freud. Entre nos instincts de vie et de mort, ces forces incontrôlables nous pousseraient à l'insu de notre plein gré vers l'action. A l'état sauvage, on se laisserait guider, mais en bon être civilisé, on apprend à les contrôler. « La conscience est la conséquence du renoncement aux pulsions », disait le fondateur de la psychanalyse. Nos pulsions sont peut-être ce qui nous reste de plus animal. Et quand on réveille les animaux qui sommeillent en nous, ce sont toutes les théories essentialistes qu'on rallume du même coup. N'oublions pas que Freud, qui a écrit les bases de notre réflexion contemporaine sur les pulsions, expliquait « l'imbécilité physiologique des femmes » par le « refoulement sexuel. Comme on leur interdit de penser à ce qu'il y a de plus valable pour elles, l'activité de la pensée en général n'a plus de valeur du tout. » On sent monter en nous une pulsion, là... Il faut qu'on fasse place nette dans tous ces clichés, c'est irrépressible !