Lire Kafka ne consiste pas pour Benjamin à lui chercher un sens, en vue de quelque avenir. Mais c'est à partir de cet avenir même qu'il s'agira de le lire pour celui qui six ans plus tard écrira ses "Thèses sur les concepts de l'histoire". C'est à partir de ce qu'il y a d'inaccompli dans le présent qu'il s'agira de remonter vers l'origine oubliée de cet inaccomplissement, pour à partir de là se tourner vers un futur où, délivré du poids de cet oubli, c'est à une légèreté nouvelle que nous pourrions accéder. Nous serons sauvés, écrit-il en substance, si nous trouvons le geste juste. L'espoir n'est peut-être pas pour nous, répète Avital Ronell à son tour, mais que la langue se tourmente elle-même sans relâche représente tout de même un espoir...