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Réfugiés

Numéros de page :
8 p. / p. 38-45
A la découverte du petit corps sans vie d'Aylan, enfant syrien de 3 ans échoué sur une plage de Turquie le 2 septembre 2015, les déclarations d'indignation enflammées des dirigeants de l'Union européenne (UE) se sont succédé : « L'Union européenne doit agir de manière décisive et conformément à ses valeurs ! » indiquait la présidence française, parlant d'une même voix avec la chancelière allemande d'un « principe de solidarité ». Et puis ? Et puis rien. En quelques semaines, cette belle et noble indignation a été balayée, noyée sous une vague de chiffres, de quotas, de réunions. Le 22 septembre, les Vingt-Huit ont certes fini par voter un plan de répartition de 120 000 réfugiés, mais laissent sur le carreau les 380 000 arrivés depuis le début de l'année, et n'envisagent pas plus de faire une place aux 4 000 qui atteignent quotidiennement la Grèce. Quant à la République tchèque, la Slovaquie, la Roumanie et la Hongrie, elles ont déjà fait savoir qu'elles s'opposaient à ce plan. Si les membres de l'Union prennent un temps fou à se mettre d'accord sur la répartition des réfugiés, tous se précipitent pour fermer leurs frontières au plus vite. Et tant pis s'ils mettent au passage un bon coup de canif aux accords de Schengen et aux fondements mêmes de l'UE. Sommaire. Quotas d'indignation. En Mer Egée, quand des gardes-côtes grecs sabordent des canots de réfugiés. Femmes, la double peine. Sur le sable abandonnés.