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Gary l'incandescent

01 mai 2014
Numéros de page :
20 p. / p. 32-51
Un écrivain choisit rarement le nom de ses personnages au hasard, et Roman Kacew n'échappe pas à la règle. Ses deux plus célèbres avatars, il les nomma Gary, qui signifie "brûle !" en russe, et Ajar, qui désigne la braise dans la même langue. Deux patronymes idoines pour celui qui, toute sa vie, n'a cessé de brûler la chandelle par les deux bouts. L'enfant juif de Wilno fut aviateur, héros de guerre, diplomate, chercheur de trésors, séducteur impénitent. Le gamin pauvre des rues niçoises et de la pension Mermonts composa une oeuvre singulière et multiple, entre faux-semblants et vrai talent, qui lui valut deux prix Goncourt et sa part de scandale. Romain Gary aurait eu cent ans cette année 2014. Un drôle d'âge pour celui qui, dans ses livres comme par son destin, ne cesse encore de renvoyer l'image insolente d'une éternelle jeunesse. Gary est une flamme qui ne s'éteint pas.