Deux visions de l'extrême droite dans l'ex-Yougoslavie
Bulletin : Hérodote 144 - janvier 2012
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19 p. / p. 122-140
Dans les deux anciennes républiques yougoslaves de Slovénie et de Serbie, indépendantes depuis 20 ans, l'extrême droite se manifeste de manière très différente. En Slovénie, le parti d'extrême droite, le SNS de Zmago Jelincic, n'est qu'un acteur secondaire du nationalisme, laissant le rôle essentiel au leader du parti conservateur (SDS) de Janez Jansa, Premier ministre de 2004 à 2008, comme l'a démontré l'exploitation politique de l'affaire des effacés. En Serbie, au contraire, le Parti radical de Vojislav Seselj a failli gagner des élections nationales à plusieurs reprises et des groupuscules, souvent violents, disséminés dans la société civile, se revendiquent d'extrême droite. L'indépendance du Kosovo en février 2008 a contribué à scinder l'extrême droite serbe avec la création du Parti progressiste dirigé par l'ancien dauphin de Seselj, Tomislav Nikolic, qui se présente désormais en chef d'un parti conservateur face au parti pro-européen du président Boris Tadic. Entre un parti conservateur slovène qui glisse vers un nationalisme excessif et l'extrême droite serbe qui se cherche une respectabilité, les débats autour de la nation restent primordiaux dans ces deux États balkaniques.