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De Tallinn à Las Vegas, une cyberattaque d'importance justifie-t-elle une réponse cinétique ?

01 janvier 2014
Numéros de page :
19 p. / p. 221-239
A l'heure où l'on cherche à établir des normes et des règles internationales dans le cyberespace, on trouve deux écoles. D'un côté, le "Manuel de Tallinn", rédigé par un groupe d'experts sous les auspices de l'Otan, analyse comment le droit des conflits armés s'applique au cyberespace. Les attaques dans le domaine du cyberespace ne différeraient en rien des autres formes d'attaques et la légitime défense autoriserait les nations à répondre violemment, tant qu'il y a une forme de proportionnalité entre les dommages causés par la cyberattaque initiale et la réponse cinétique. D'un autre côté, il y a ce que l'on pourrait appeler les règles de Las Vegas : ce qui se passe dans le cyberespace ne sort pas du cyberespace. Ainsi, aucune cyberattaque, même si elle cause des dommages conséquents, y compris la mort, ne mérite d'entraîner une réponse cinétique. Cette position repose sur la démonstration que, du fait de l'engrenage des ripostes, celles-ci risqueraient de provoquer des dégâts beaucoup plus dramatiques pour les populations.