Sri Lanka, les séquelles de la guerre
Bulletin : Hérodote 158 - juillet 2015
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19 p. / p. 219-237
A Sri Lanka, la fin d'une guerre qui a duré un quart de siècle, jusqu'en mai 2009, ne signifie pas la fin d'un conflit intercommunautaire qui lui est antérieur. Cette guerre, qui a opposé les militants séparatistes tamouls aux troupes du gouvernement de Colombo, a bouleversé la société insulaire, entraînant des déplacements internes massifs de population, une émigration de grande ampleur des Tamouls, un grand nombre de tués et de blessés de part et d'autre. La transformation du conflit en guerre ouverte s'est inscrite dans le contexte de la mondialisation : outre les intérêts géostratégiques des pays voisins, c'est l'action d'une diaspora tamoule nombreuse et la perspective d'une intervention internationale qui ont conditionné le déroulement de la guerre et qui continuent de peser sur la situation d'après guerre. Le système démocratique, qui avait été incapable de gérer le conflit avant guerre, a été gravement atteint par la militarisation de la société, liée à l'affirmation d'un présidentialisme démagogique. Mais il a fait la preuve de sa résilience lors de l'élection présidentielle de 2015 gagnées sur un programme de retour à l'Etat de droit et de réconciliation nationale ; cependant ce « printemps sri-lankais » reste fragile.