Bénédicte Savoy occupe au Collège de France la chaire consacrée à l'histoire culturelle du patrimoine, qui est tout sauf une histoire figée dans un hiératisme muséal. Victor Claass a consacré une thèse aux travaux d'historien d'art de Julius Meier-Graefe, un contemporain polémique des impressionnistes, figure qui gagne aujourd'hui à être redécouverte. Au gré de ce dialogue, les oeuvres sont vues ici d'un autre oeil que celui qui organisa le "Musée imaginaire" de Malraux. Ici la politique, l'appropriation du Beau par les pouvoirs, l'édification d'une mythologie dont l'évidence mérite à tout le moins d'être questionnée sont en première ligne. C'est un peu comme si la première scène du théâtre historien des formes de l'art en dissimulait une deuxième, voire une troisième. Tout bouge et c'est très bien ainsi.