Afrique de l'Est. A l'heure de la détente
Bulletin : Jeune Afrique 3024
Numéros de page :
pp.189-200
Plusieurs réconciliations spectaculaires ont rythmé l'année 2018. Dès son arrivée au pouvoir en Ethiopie, Abiy Ahmed a orchestré une vague de réformes sans précédent. Le Premier ministre a ensuite tendu la main au président érythréen, Issayas Afeworki, ce qui a bouleversé la donne géopolitique dans toute la Corne. Un autre rapprochement inattendu a eu lieu au Soudan du Sud, où Salva Kiir et Riek Machar sont parvenus à s'entendre sur le partage du pouvoir. Après avoir joué le rôle de médiateur, Omar el-Béchir attend désormais que l'or noir coule à nouveau chez son voisin pour augmenter ses propres recettes pétrolières. À Nairobi, c'est la réconciliation surprise entre Uhuru Kenyatta et Raila Odinga qui a créé l'événement. Elle a clos la crise électorale et rebattu les cartes pour la présidentielle de 2022. En attendant, l'économie kényane reste l'une des plus dynamiques du continent. À l'inverse, les présidents ougandais, Yoweri Museveni, et tanzanien, John Magufuli, se montrent inflexibles face aux critiques. Le premier a fait adopter une réforme constitutionnelle qui lui permet de briguer un autre mandat, tandis que le second ne cesse de durcir sa gouvernance. Enfin, l'homme fort de Kigali, Paul Kagame, auréolé de ses succès économiques, reste incontournable sur la scène diplomatique. Fiches-pays. Burundi. Djibouti. Erythrée. Ethiopie. Kenya. Ouganda. Rwanda. Somalie. Soudan. Soudan du sud. Tanzanie.