Quel est le lien entre un hypermarché aux linéaires warholiens installé au sein du Grand Palais à Paris où déambulent des mannequins en tweed Chanel, une paire de bottes en caoutchouc nommée Happy Feet susceptible de « ravir les frêles mollets des modeuses en quête d’authenticité », une célébrité qui prend la parole pour vanter les qualités d’un dentifrice et enfin des images et des films qui montrent les coulisses d’une photo de mode ? De prime abord, nous pouvons qualifier ces quatre pratiques de stratégies communicationnelles déployant différentes formes : publicité testimoniale, défilé, film publicitaire ou photo de mode, contenus de presse magazine. Des stratégies relativement éclatées dépendant chacune d’un support précis, tel que l’espace muséal pour le défilé, les médias audiovisuels pour la publicité ou les coulisses, le papier glacé ou l’écran pour les contenus scripto-iconiques, produits par des acteurs médiatiques. Des stratégies qui semblent éloignées les unes des autres, la publicité testimoniale se positionnant aux antipodes d’un défilé de mode, la médiation des coulisses étant, a priori, considérée comme un processus documentaire et la presse magazine comme un espace où se développe l’écriture journalistique. Malgré la divergence de ces formes communicationnelles, ce qui motive et détermine leur déploiement dépend d’un processus de mise en scène à prétention non (exclusivement) marchande. Sommaire. Le spectacle de la marchandise : imitations, illusions et croyances. Le "Chanel Shopping Center" au Grand Palais : de la haute-culture à la pop-couture. La « brève de consommation » : sémiotique d'un genre journalistique entre information et promotion. Les figures d'autorité dans la publicité testimoniale. Mettre en scène l'invisible : des coulisses aux images-coulisses de l'industrie de la mode. Sur le site Cairn : utiliser la navigation article par article pour consulter l'intégralité du dossier.