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Europe. Désintoxiquer l'agriculture

Numéros de page :
pp.19-25
La cure de désintoxication n’est pas entamée que les plus dépendants craignent déjà les effets secondaires d’un quotidien sans pesticides. En 2016, près de 400 000 tonnes de pesticides étaient encore vendues en Europe, selon Eurostat. Pourtant, l’attrait pour l’agriculture biologique ne cesse de croître. Les enjeux environnementaux tentent timidement d’orienter les politiques publiques, notamment celle de la politique agricole commune européenne, embourbée dans son modèle datant des années 1960. Mais, pour le moment, le verdissement de la PAC ressemble davantage à un placebo qu’à un traitement radical, voire préventif. La Cour des comptes française a montré que la distribution des aides européennes renforçait les inégalités entre agriculteurs et continuait d’abreuver les grandes cultures de blé ou de maïs, copieusement arrosées de pesticides. A croire que la santé des citoyens passe au second plan... Dans les négociations à venir après les élections européennes du mois de mai, les positions de l’Allemagne et de la France, deux poids lourds du paysage agricole européen, seront examinées de près. La disparition des insectes semble avoir secoué les esprits germaniques, et l’Hexagone a déjà sevré ses terres non agricoles de tous produits phytosanitaires. Les jardiniers ne semblent pas éprouver de manque. Les espérances se tournent désormais vers cette promesse de bannir l’utilisation du glyphosate dans les champs en 2021. Oh ! surprise ! Les paysans français qui ont sauté le pas avant la prescription du gouvernement n’ont aucun regret. Sommaire. Comment soustraire l'Europe à son addiction ? Produire sans pesticides : "aucun regret !". Traiter moins pour gagner plus. En Allemagne, un loi pour sauver les insectes.