Aurions-nous enfin voulu donner une image allégorique de « la fin du monde », qui court désormais les rues et constitue le dossier de cette "NRF" d'été, nous n'aurions pas osé penser à Notre Dame de Paris. La réalité s'est chargée de le faire au mois d'avril 2019. Et même s'il n'est pas question ici d'interpréter cet événement bouleversant en termes de « fin du monde », reste que chacun y a vu comme la manifestation d'un signe d'époque, quelque signification qu'on lui donne. Non pas certes la fin du monde, mais la fin d'un monde assurément, dont Hugo avait écrit la première phrase. La récurrence du « réchauffement climatique », typique du XXIe siècle, dans le débat de société n'a fait que renforcer ce leitmotiv de la fin. Tristan Garcia, Yannick Haenel, François Angelier, Michel Weemans, Christophe Carraud livrent ici leur perception d'une telle notion, qui emprunte aussi bien à la mystique qu'à la politique, à la poésie qu'à la philosophie ou l'histoire de l'art. Tant il est vrai que parler de «fin du monde », c'est poser l'hypothèse d'une destinée humaine avec son début et sa fin et c'est poser aussi bien l'éventualité d'une tragédie en acte. Sommaire. Histoire de la fin du monde. L'homme de la fin. Bruegel, le triomphe de la fin. Bernanos et la fin du monde. Un étonnement devant tant de précipitation.