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Ex-démocrates, néo-autocrates

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pp.20-25
Certains diront que l’économie, le sous-développement, la pression des bailleurs et le poids des investisseurs étrangers musellent et écrasent leurs généreux idéaux. Ce serait avouer que leur combat contre les régimes dictatoriaux et prédateurs qui les ont précédés a été vain. Nul ne doute qu’il est compliqué de plier le bras à une multinationale, surtout s’il est musclé par la diplomatie de l’ex-puissance coloniale. Cependant, pourquoi ces chefs d’État élus sur une promesse démocratique ne s’appuient-ils pas, dans cette lutte, sur le syndicaliste qui s’insurge, le média qui dénonce ? Et préfèrent emprisonner l’un, fermer l’autre ? En Afrique, le combat est inégal contre les forces à l’oeuvre pour exploiter, dominer, soumettre, mais il le serait moins si les sociétés et les pouvoirs étaient à l’unisson pour s’y opposer. Le constat est d’autant plus amer dans ces trois pays d’Afrique de l’Ouest – Niger, Guinée, Mali – où des régimes autoritaires et corrompus ont été renversés par de puissants mouvements démocratiques, désormais confisqués par des dirigeants qui furent progressistes, transmutés aujourd’hui en apprentis autocrates. Sommaire. Ex-démocrates, néo-autocrates. La mue libérale des présidents "socialistes". "La lutte antiterroriste est une rente". Au Mali, la menace des groupes armés.