Afrique centrale. A la traîne
Bulletin : Jeune Afrique 3076
Numéros de page :
pp.179-187
"L'Afrique centrale est à la traîne par rapport à la zone ouest-africaine." Cette confidence recueillie il y a peu de la bouche d'un ministre des Affaires étrangères de la région en question peut difficilement être réfutée. Économiquement, l'intégration patine, les échanges demeurent faibles et les chefs d'État de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (Ceeac) ont tenté pour la énième fois de provoquer une relance à la mi-décembre lors d'un sommet de l'organisation à Libreville, au Gabon. Le contexte sécuritaire et politique n'incitait guère à l'optimisme. La Centrafrique est en proie à la crise, le Tchad d'Idriss Déby Itno souffre toujours à ses frontières, le Cameroun de Paul Biya se débat dans une double crise - "anglophone" et postélectorale -, le Gabon vit au rythme des remaniements et des évictions et la RD Congo est meurtrie à l'Est. Quant au Congo de Denis Sassou Nguesso, il reste fragile. Partout, la stabilité semble manquer pour profiter des ressources. Un paradoxe dans une région où les alternances au pouvoir sont une exception. La dernière en date - l'arrivée de Félix Tshisekedi à la présidence en RD Congo - a été "une bouffée d'air frais", même pour les voisins, selon un ancien Premier ministre de Centrafrique. "Il ne réussira peut-être pas tout mais il y a une impulsion et un élan", nous confiait ce dernier. C'est effectivement (beaucoup) mieux que rien. Fiches pays : Cameroun, Centrafrique, Congo, RD Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Sao Tomé-et-Principe, Tchad.