Compétence et ambivalence de l'Union européenne en matière de santé publique
Auteurs
Numéros de page :
10 p. / p. 12-21
La logique initiale du traité de Rome consistait à limiter l'entreprise d'intégration aux activités économiques et à permettre aux activités économiques et à permettre aux États membres de faire primer leurs activités régaliennes sur cette intégration. Les deux aspects conduisaient à priori à interdire à la Communauté d'investir le champ de la santé publique. Il semble pourtant qu'aujourd'hui, la santé soit devenue l'une des priorités de l'Union européenne. La compétence européenne de santé publique est cependant marquée par une ambivalence en ce qu'elle s'est développée de manière indirecte ou accessoire; elle l'est aussi parce qu'elle ne vise qu'à compléter l'action première qui reste celle des États membres, et qu'il s'agit du seul domaine que le traité de Lisbonne a écartelé entre un statut de compétence d'appui et un statut de compétence partagée. L'ambivalence caractérise aussi l'action sanitaire de l'Union du fait de la prégnance maintenue de la dimension économique, qu'il s'agisse d'une préoccupation de bon fonctionnement du marché européen ou du souci de compétitivité de l'industrie européenne; pour autant, cette dimension économique n'est pas forcément contraire à de véritables avancées pour les patients européens