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Ressources ou poubelles ?

Numéros de page :
12 p. / p. 165-176
Prenons pour acquise la dégradation accélérée du "capital naturel" que décrivent les sciences de la nature. Admettons que les tendances actuelles, si elles se prolongeaient, dégénéreraient dans bien des cas en dynamiques non linéaires, c'est-à-dire en emballements catastrophiques. Reconnaissons qu'en fonction de normes d'équité à préciser nous devrions en conséquence réagir et cesser de surexploiter le capital naturel. Constatons, cependant, que les gouvernements ne prennent pas de mesures à la hauteur des enjeux, malgré les signaux d'alarme tirés depuis des années par l'écrasante majorité des scientifiques de la nature et des économistes. Et que la "société civile" soit ne perçoit pas de danger, soit demeure impuissante à contraindre les gouvernements. Puisqu'il semble si difficile de faire ce que tout le monde sait (ou peut savoir) qu'il faudrait faire, il est important de bien identifier les cibles prioritaires et ce qui entrave la mise en oeuvre des politiques. Cet article propose une réponse aux deux questions suivantes. 1- Quelles sont, en pratique, les dimensions du capital naturel que nous devrions avant tout "économiser" au sens courant du terme ? Pour y répondre, il faut catégoriser le capital naturel et caractériser les dynamiques de destruction en cours afin de hiérarchiser les priorités. 2- Pourquoi les politiques économiques qui font consensus au sein des experts ne sont-elles pas mises en oeuvre ?