Aller au contenu principal

Le langage graphique des prisonniers sur les murs face au dedans et au dehors, à la fin du Moyen Âge

Bulletin : Le Moyen âge 1
01 janvier 2022
Numéros de page :
23 p. / p. 85-107 : ill. en coul.
À la fin du Moyen Âge, certains prisonniers ont fait entrer l’image, en plus de l’écrit, dans leur espace d’enfermement, tel le château de Selles à Cambrai. Ils ont orné les murs de leurs cellules en gravant ou traçant des thèmes divers. Çà et là, des scènes religieuses voisinent avec des personnages, le monde animal, domestique ou héraldique, tout en côtoyant des marques écrites. Cette conquête des espaces carcéraux par la pratique graphique relève d’une stratégie de communication de la part des prisonniers. Les graffiti répondent à un besoin de s’exprimer face au dedans et au dehors. Ces signes, qui revêtent une dimension identitaire, individuelle et collective, décors d’un entre-soi social, manifestent un souci de résister au monde extérieur. Ces images inédites nous donnent également accès au rêve d’évasion de ces hommes isolés vers le dehors, un monde humain familier et divin eschatologique. Elles participent aussi à des enjeux mémoriels en se laissant approcher par divers lecteurs.