Le pari n'était pas gagné d'avance. Des robots géants dans un thriller en BD, sur fond de grandeur perdue de la France, cela ne s'était encore jamais lu. Quant à voir des auteurs aux influences a priori très différentes - dont les bibliographies sont parfois aux antipodes les unes des autres - unir leurs forces pour porter ce récit-fleuve, cela revenait pour ainsi dire à poursuivre une nouvelle chimère. À l'initiative de ce projet fou, Fabien Vehlmann n'en avait alors certainement pas besoin. L'idée a mis du temps à prendre forme - plus de dix ans. Mais c'est entouré par Hervé Tanquerelle, Gwen de Bonneval et Frédéric Blanchard que le scénariste a finalement eu le déclic. Après des mois de travail, l'improbable quatuor présente enfin le premier tome d'un triptyque qui comptera, au total, plus de 600 pages. Mêlant très habilement uchronie, thriller géopolitique et polar, "Le Dernier Atlas" est un récit choral, d'une complexité devenue rare en bande dessinée, dont la lisibilité n'en est que plus admirable. Fabien Vehlmann revient sur la genèse de cette histoire, qui est sans conteste la BD de ce mois de mars