Regards braqués sur le plan-séquence
Bulletin : Positif 681 - novembre 2017
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pp.74-77
Il est intéressant de réfléchir au choix radical de deux cinéastes, Alejandro G. Inarritu et Sebastian Schipper qui, à quelques mois d'intervalle ("Birdman" à la Mostra de Venise 2014, "Victoria" à la Berlinale 2015), proposaient deux oeuvres articulées autour du défi du plan-séquence unitaire (dont "Rope" de Hitchcock, 1948, a signé l'acte de naissance). Si "le travelling est une affaire de morale" ou le split screen une coquetterie arty, tous deux ostensibles par définition, le plan-séquence se révèle plus ambigu dans son approche : virtuose dans ses modalités d'exécution, imperceptible pour le non-initié, son déploiement est celui d'une ostentation transparente, l'exhibition pudique d'une maîtrise des moyens au service de la seule dramaturgie.