Mi-septembre 2017, de retour du festival de Telluride, aux Etats-Unis, Mohammad Rasoulof a été retenu deux heures à l'aéroport de Téhéran. Il s'est vu confisquer son passeport, avant d'être convoqué sans la moindre explication devant le parquet chargé des médias et de la culture. A tout moment, nous rappelle l'entretien réalisé au festival de Cannes avant qu'"Un homme intègre" ne reçoive le prix Un certain regard 2017, sa condamnation à un an de prison après la sortie du film "Au revoir" peut le conduire derrière les barreaux. D'autant que d'autres procédures ont été récemment engagées contre lui, son distributeur, ARP, parlant de nouveau d'un risque de six ans d'emprisonnement. Voilà qui ne l'empêche nullement, ni de réaliser des films impressionnants qui livrent une vision très critique de l'état de son pays, ni de remettre en cause en interview la corruption et l'autocensure qui règnent dans la société iranienne. Soucieux d'échapper à cette logique d'autocensure, il nous parle en toute liberté, en « homme intègre » et d'un courage exemplaire. Sommaire. "Un homme intègre", un film optimiste. Entretien avec Mohammad Rasoulof : des bruits dans une grande pièce sombre.