Les six premiers films de Hong Sang-soo, du "Jour où le cochon est tombé dans le puits" (1996) à "Conte de cinéma" (2005), comportent vingt-six scènes de sexe. Crues et cruelles, vides et répétitives, creuses et laconiques, elles forment un empilement anti-érotique unique dans l'histoire du cinéma. Parce qu'elles sont tristes ? Oh oui... Mais pour un geste maladroit, pour un son qui échappe à une gorge, pour un accessoire qui traîne là, elles sont aussi infiniment belles. A partir de "Woman on the Beach" (2006), le cinéaste se rangera à une représentation plus classique : quelques préliminaires, une ellipse et le couple repart rhabillé, en général plutôt content.