Edith Scob, la fantastique
Bulletin : Cahiers du cinéma 740 - janvier 2018
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pp.88-95
Ele est de ces rares actrices qui, même en interview, sans effet de maquillage ou d'éclairage, par leur seule présence physique, ouvrent un monde de possibles, nous transportent dans une réalité autre. Sa beauté énigmatique, son regard qui semble toujours fixer au-delà, sa posture étrangement aérienne - à la ville comme à l'écran - personnifient la traversée du miroir, la fantaisie la plus désarmante ou l'inquiétante étrangeté féminine. Edith Scob fascine depuis près de 60 ans, tant les spectateurs que les cinéastes qui, de Franju à Carax en passant par Ruiz, lui ont toujours témoigné une fidélité sans faille. Nous revenons avec elle sur un parcours poétique dans le cinéma français, plutôt que sur une carrière, depuis son domicile parisien, un havre de paix niché au coeur du tonitruant 11e arrondissement - à deux pas du monde en ébullition, mais ailleurs, forcément ailleurs.