Stéphane Brizé
Bulletin : Positif 688 - juin 2018
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pp.6-12
Le travail a toujours eu sa place dans les films de Stéphane Brizé, même dans les oeuvres les plus intimistes de ses débuts, quand "Le Bleu des villes", "Je ne suis pas là pour être aimé", "Entre adultes" et "Mademoiselle Chambon" interrogeaient la solitude des rêves existentiels, les relations de couple et celles, tortueuses, entre enfants et parents tout au long de la vie. En assumant un intérêt grandissant pour les sujets de société, Quelques heures de printemps marquait un tournant. Chacun à sa façon, "La Loi du marché" et "Une vie" - d'après Maupassant - confirmaient cette double visée intimiste et sociale. Cette fois, "En guerre" approfondit essentiellement une logique de critique politique. Un récit aussi indigné que nuancé sur le sort des ouvriers, démolis par une financiarisation de l'économie qu'aucune action syndicale ne parvient à stopper. L'occasion était parfaite de rencontrer ensemble Stéphane Brizé et Vincent Lindon, son acteur souverain, son alter ego. Sommaire. "En guerre" : sur le front. Entretien avec Stéphane Brizé et Vincent Lindon : faire état du système le plus froidement possible.