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"Cinq et la peau". Instants mobiles, images tannées

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Numéros de page :
pp.90-91
Un homme dans Manille, qui "fixe" et qui "rêve", s'adresse à lui-même comme à nous - et à combien de passantes, d'amantes, qui le font (se) réfléchir le temps d'un "marivaudage avec l'image". Les plans sont souvent courts, parfois très courts, occupés en leur centre de gravité par des êtres en transit et finalement solitaires, malgré les rencontres, ou à leur gré. Si les femmes qu'on croise sont couleurs et lignes, la ville se révèle un réseau désorganisé de fils et de rails. De quoi se perdre et se désorienter, d'autant qu'Ivan marche beaucoup, en accord ou en contrepoint avec les jeepneys et les autres piétons. Pas à proprement parler film de voyage, "Cinq et la peau" suit les notes mentales et musicales d'un carnet qu'Ivan garde avec lui, de la même façon qu'il tente de thésauriser dans un coffre où replonger à loisir des fragments-fragrances de gens et de "choses qui font battre le coeur".