″BlacKkKlansman" de Spike Lee
Bulletin : Cahiers du cinéma 746 - août 2018
Auteurs
Numéros de page :
2 p. / p. 90-91
Disons d'emblée que si "BlacKkKlansman" n'est pas à la hauteur des espérances, il a le mérite de ne pas être là où on l'attendait. Comédie policière, BlacKkKlansman est à son plus réjouissant dans sa façon de traiter la langue, par la bouche de Ron Stallworth, agent de police noir qui adopte une "voix blanche" au téléphone pour convaincre par des propos délirants mais malheureusement familiers les racistes du Klan qu'il est des leurs - et les faire tourner en bourrique. C'est là où le film ne fonctionne pas entièrement sur les règles qu'il s'impose, celle du thriller : en faisant des membres du Klan de sinistres idiots dont le chef national David Duke n'est malgré les apparences guère plus brillant, Lee et ses scénaristes déchaînent les rires mais plombent les enjeux.