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En quête de références. Filmer "la différence invisible"

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Numéros de page :
pp.68-72
Contrairement aux minorités visibles ou sexuelles dont la représentation dans les films suscite toujours des débats passionnés, la question de la représentation de la minorité souvent invisible que sont les aspies, personnes présentant des caractéristiques du syndrome d'Asperger, aujourd'hui classé comme trouble du spectre de l'autisme, suscite surtout des listes qui se focalisent sur les particularités des personnages. Le célèbre neurologue Oliver Sacks écrivait toutefois éprouver au contact de l'un d'entre eux "le sentiment qu'un je-ne-sais-quoi de profondément différent est à l'oeuvre chez eux"; ce qui n'entre pas dans une liste. Ce type d'autisme (terme qui signifie étymologiquement centré sur soi), qu'on a longtemps appelé de haut niveau, peut donc parfois être invisible. D'abord parce que c'estdans le cerveau : malgré des aptitudes verbales souvent exceptionnelles, le cerveau présente des anomalies qui ont des conséquences sur son fonctionnement et ce qui a trait aux émotions. Mais aussi parce que, par définition, les principaux concernés sont à l'écart des rapports sociaux et peu revendicatifs. Ils n'ont de référence qu'eux-mêmes.