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Ali Abbasi, "Border"

Numéros de page :
pp.12-19
Un polar féministe ? Une fable sociale sur le statut des minorités ? Un conte nordique ? "Border" ("Grans") a le mérite rare de dérouter son spectateur presque à chaque scène. Plonger dans les eaux froides du film, c'est entrer dans une zone de trouble sensoriel, de fusion charnelle avec la nature et de perturbation sexuelle qui a valu à ce deuxième long métrage d'un cinéaste iranien installé entre Suède et Danemark le prix Un certain regard au dernier festival de Cannes. Notre rencontre avec Ali Abbasi fut elle aussi surprenante. Le cinéaste de 37 ans nous a reçu dans son appartement de Copenhague. Il nous a servi un thé au gingembre raffiné, de fondantes gavottes iraniennes, mais aussi un discours esthétique radical faisant fi de toute correction politique. Le goût des asticots, l'attrait de l'amour à trois et le président Macron se sont même invités dans la conversation. Sommaire. Transgenres, la critique du film par Philippe Rouyer. "Ma famille, c'est Pasolini ou Bunuel", entretien avec Ali Abbasi par Fabien Baumann.