Yeo Siew-hua, "Les Etendues imaginaires"
Bulletin : Positif 697 - mars 2019
Auteurs
Numéros de page :
pp.32-34, 36-39
Le titre de ce beau deuxième long métrage, lauréat du Léopard d'or à Locarno 2018 (voir n° 692) et remarqué à Nantes (voir n° 696), du Singapourien Yeo Siew-hua joue sur les trois domaines évoqués : la situation socio-économique, le monde des rêves et les sirènes des univers virtuels. À Singapour, une main-d'oeuvre importée trime dans un chantier d'aménagement géant sur un littoral artificiel de bancs de sable, également importé. Le globish est la langue de la non-communication. Dans les dortoirs, l'épuisement et la nostalgie des exilés chassent le sommeil ; certains se trouvent devant les écrans d'un cybercafé. Lorsqu'un homme disparaît, l'inspecteur local découvre l'entrelacs du réel et des paradis des petits écrans nocturnes. Une belle brune s'ennuie, on s'identifie à la victime et l'intrigue se corse. Sur fond d'injustice sociale se dessine l'inextricable noeud de la perméabilité du cerveau et des désirs de l'homme. Sommaire. Le rêve du papillon. Imaginer une différence radicale.