Au chapitre, évoqué dans le numéro précédent, de la « libération de la durée » - l'un des traits partagés par certains films de la décennie écoulée -, "Séjour dans les monts Fuchun" (sélectionné à la Semaine de la critique en 2019) apporte une belle relance. Gu Xiaogang, 31 ans, est revenu dans sa ville natale de Fuyang, où vit sa famille, et qui subit de rapides et profondes transformations : quartiers rasés, nouveaux complexes immobiliers promus à grand renfort de publicité, plan de relogement... Saisi par les mutations en cours, l'ébranlement des lieux et de la vie, il a tourné pendant deux ans le premier volet de ce qui s'annonce comme une trilogie, où il fait jouer des proches et des membres de sa famille : l'histoire de quatre frères d'âge mûr, de leur mère qui après un accident devient à leur charge, de leurs enfants en âge de se marier et qui concentrent leurs espoirs. Sommaire. Fuyang, la forme d'une ville, critique du film. Le temps déroulé, entretien avec Gu Xiaogang.