Par le passé, nous n'avons pas été indulgents pour certains films de Sébastien Lifshitz, nous en avons négligé d'autres ("Les Invisibles", 2012). Pourtant, dans un bref compte rendu cannois (no 629-630, été 2013}, Nicolas Bauche le désignait comme "un cinéaste qui attend son heure de gloire". Primé à Locarno, "Adolescentes" a suscité dans notre rédaction une adhésion sans réserve : et si cette heure était arrivée ? Il nous a semblé évident que le jour était venu de nous pencher plus sérieusement sur la démarche d'un auteur discret qui, depuis de longues années, trace obstinément sa voie, celle d'une vérité pure mais éprise de romanesque. Qu'il nous soit cependant permis de faire une recommandation à nos lecteurs, d'autant plus importante qu'"Adolescentes" sortira tard dans le mois : essayez d'attendre, pour lire les pages qui suivent, d'avoir vu le film en salle. Et si possible, ne lisez ni n'écoutez rien sur lui nulle part, jusqu'à ce jour-là. Faites-nous confiance, vous n'en apprécierez que mieux l'expérience. Pour vous faciliter la tâche, précipitez-vous sur une avant-première ou sur les premiers jours d'exploitation. Alors seulement, débouchez vos oreilles et osez tourner ces pages. Sommaire. L'âge pivot, critique du film. Filmer une amitié à l'épreuve du temps. Entretien avec Sébastien Lifshitz.