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L'Eternel retour de Fred Astaire

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pp.56-58
Dans le "Joker" de Todd Phillips (2019), au détour d'un plan sur le minuscule téléviseur trônant dans l'appartement miteux d'Arthur, une silhouette élégante apparaît, contrastant avec l'atmosphère glauque de la scène : il s'agit de Fred Astaire, fredonnant avec Dudley Dickerson le début de "Slap That Bass" dans L'Entreprenant M. Petrov (Shall We Dance, Mark Sandrich, 1937). Cette apparition apparemment incongrue de Fred Astaire prend la suite de nombreuses autres évocations dans le cinéma américain depuis les années 1980, de "La Rose pourpre du Caire" (Woody Allen, 1985) à "La Forme de l'eau" (Guillermo del Toro, 2017) en passant par "La Ligne verte" (Frank Darabont, 1999). En effet, qu'il s'agisse de l'utilisation en bande-son de ses interprétations des standards les plus connus, ou de celle de son image dans un film, Fred Astaire ne semble jamais quitter nos écrans ou, plutôt, toujours y revenir. Comment interpréter cet éternel retour du danseur ? Si le panorama qui suit ne se veut pas exhaustif, il propose d'explorer ce qui se joue de ces multiples surgissements d'Astaire dans des films si divers...