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Rohmer, l'art du naturel

Numéros de page :
28 p. / p. 84-111
Film après film, nous avons suivi l'oeuvre de Rohmer et assisté, souvent enthousiastes, à autant de propositions surprenantes, qui prenaient à contre-pied conventions et habitudes. Il nous a semblé utile, un an après la disparition du cinéaste, de tenter une première vision d'ensemble, de démêler en particulier ce que devaient à l'art et ce que devaient à la saisie immédiate de la vie des oeuvres comme les ″Contes des quatre saisons″ ou les ″Comédies et Proverbes″. Entre spontanéité et préciosité, comment dirigeait-il ses comédiens et comédiennes ? Comment les références littéraires et picturales venaient-elles structurer ses captations quasi documentaires ? Entre son goût affirmé pour la musique, ses textes anciens et ses entretiens récents sur l'art classique, quelle place pour le cinéma, dont il n'est jamais question explicitement dans ses films ? A peine un peu de recul, et saute aux yeux ce qui nous était peut-être caché par les exercices de style : un humanisme, une ouverture, un amour des rencontres qui était sans doute l'horizon ultime de son dispositif cinématographique.