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Paul Thomas Anderson, ″The Master″

Numéros de page :
9 p. / p. 6-14
Paul Thomas Anderson confirme, avec « The Master » (son sixième long métrage), sa maîtrise artistique. Excepté « There Will Be Blood », inspiré par le roman « Oil ! » d'Upton Sinclair, ce surdoué du nouveau cinéma américain écrit tous ses scénarios, tant il est soucieux de l'authenticité d'un univers marqué par ses leitmotive obsessionnels : la décadence exubérante, le regard scrutateur sur les Etats-Unis, l'impasse où mène la quête du bonheur, la désagrégation des certitudes. Qu'il s'agisse d'un personnage scandaleux, le Dirk Diggler de « Boogie Nights », d'un frustré triste, Barry dons la comédie grinçante « Punch-Drunk Love », ou des destins qui s'entrechoquent dans le polyphonique « Magnolia », sa mise en scène joue brillamment avec les turbulences jaillies des surfaces lisses des années 50. La complémentarité de Joaquin Phoenix en âme torturée et du suave gourou interprété par Philip Seymour Hoffman (encore) garantit un drame riche en virages périlleux, en violences sombres... et matière à réflexion.
Note Générale : Dossier de 2 articles.