Trois entretiens sur ses trois premiers films, "Hunger", "Shame" et, aujourd'hui, "12 Years a Slave", c'est dire l'intérêt que nous portons à l'oeuvre de Steve McQueen, l'un des metteurs en scène les plus importants apparus sur la scène internationale depuis une décennie. Avec son nouvel opus, il aborde l'esclavage, un thème peu évoqué à l'écran et, quand il le fut, presque exclusivement par des cinéastes juifs américains, de Richard Fleischer ("Mandingo") à Steven Spielberg ("Amistad"), de Herbert Biberman ("Slaves") à John Berry ("Tamango"), sans oublier l'Italien Gillo Pontecarvo ("Queimada"), tous sensibles, sans doute, à l'exclusion et à l'ostracisme dont furent aussi victimes les Noirs d'outre-Atlantique.