"Bullhead", le premier film de Michaël R. Roskam, nous était arrivé comme une claque. Rien, en effet, ne nous avait préparé à cette sombre méditation sur l'innocence, influencée tant par la peinture flamand (Vermeer, Rubens) que par les thrillers hyper-cérébraux du cinéma américain contemporain (Scorsese, Mann). Quand nous avons appris que Roskam avait réalisé son deuxième film aux États-Unis, d'après un scénario de Dennis Lehane ("Mystic River", "Shutter Island"), nous étions a la fois excités et légèrement inquiets. Le réalisateur de "Bullhead" allait-il réussir à exporter son univers sur le territoire américain ? Allait-il s'adapter aux contraintes des studios ? "Quand vient la nuit" a dissipé nos doutes et apporté la preuve que l'univers cinématographique de Michaël R. Roskam pourra fleurir à l'avenir aussi bien sur les terres taciturnes du plat pays que sur le bitume gelé des grandes métropoles américaines.