Aller au contenu principal
couverture du document

″Louise en hiver"

Numéros de page :
2 p. / p. 44-45
"Enfin seuls !" écrivait sur la première page de son journal de bord l'héroïne de "La Traversée de l'Atlantique à la rame" (1978), face à son mari, au moment où leur embarcation s'éloignait du quai peuplé des officiels venus saluer leur départ. C'est dans les courts métrages de Jean-François Laguionie, ces petits bijoux de finesse qu'il polit autrefois - en solitaire, lui aussi, devant son banc titre - qu'il faut chercher les sources de ce nouveau film. La technique a changé. Aux pantins découpés et articulés, savamment manipulés par des glissements successifs sur un décor, a succédé le dessin animé traditionnel. Il y a cinq ans, "Le Tableau" (2011) était un film "zéro papier" : tout y avait été conçu directement sur écran avec une palette graphique. Ici, en plus d'assumer tous les postes (scénario, graphisme, décors), le cinéaste retrouve le plaisir du dessin à la main. Pas un décor, pas un personnage où l'on ne sente, malgré l'aide du numérique en post production, le coup de brosse du pinceau, la trait vibrant du fusain, le grain de l'Ingres ou du Canson ...