″Eden", la jeunesse et les amours digitaux
Bulletin : Esprit 410 - décembre 2014
Auteurs
Numéros de page :
4 p. / p. 126-129
Si le rock a accédé depuis longtemps à de nombreuses représentations cinématographiques (de "Woodstock" à "Shine A Light" en passant par "The Last Band" ou le documentaire "When You're Strange" sur les Doors), si beaucoup de contre-cultures possèdent « leur » film culte (le skateboard avec les "Seigneurs de Dogtown", le surf avec "Riding Giants", le rap via le récit autobiographique "8 Mile"), l'électro attendait encore cette reconnaissance. Elle servait jusqu'alors principalement de support à la bande originale (composition de la musique de "Tron : l'Héritage" par Daft Punk, création du sound design d'"Enter the Void" par Thomas Bangalter, utilisation frénétique de titres agressifs dans "Projet X"), à l'exception notable d'"Interstella 5555", film d'animation de Leiji Matsumoto entièrement basé sur l'album "Discovery". Sorti cet automne, attendu de longue date comme un projet phare, soutenu financièrement par François Pinault, "Eden", le nouveau long-métrage de Mia Hansen-Love, se propose de lui faire accéder au statut de sujet de cinéma, en retraçant l'évolution de la French Touch et de la jeunesse des années 1990, aux acteurs quadragénaires aujourd'hui.