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Henri Texier : "C'est la contrebasse qui m'a choisi"

Numéros de page :
pp.40-58
Avec sa face ronde de barde breton, sa bonhomie confortable et son accent parigot des faubourgs, Henri Texier peut parfois donner l'impression de sortir tout droit d'un roman de Raymond Queneau. C'est peut-être la raison pour laquelle nombreux sont ceux qui, au fil des années, se sont si largement trompés sur son compte, considérant notamment sa manière instinctive de proposer une synthèse entre le free et la forme, l'Amérique et l'Europe, le figuratif et l'abstrait, comme un sens du compromis et de la tempérance alors qu'il s'agissait plis fondamentalement d'un appétit de musique démesuré le poussant à embrasser dans un même genre d'amour dévorant toutes les aventures, toutes les traditions et tous les devenirs simultanés du jazz moderne, sans jamais sacrifier à la nécessité de choisir.