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Trop nombreux ?

Bulletin : Socialter 44
01 février 2021
Numéros de page :
pp.20-50
Parler de surpopulation est généralement malvenu dans les milieux écologistes et de gauche. Ce n’est pas un sujet, et ne serait-ce que l’aborder crédibiliserait le discours xénophobe d’une grande invasion à venir en provenance du tiers-monde pour nous ravir notre mode de vie occidental. Et l’on a raison d’attaquer ce discours, ou de se montrer prudent vis-à-vis de l’usage d’abstractions aussi écrasantes que l’« humanité ». La « population mondiale » n’existe pas (vraiment) puisque ce terme nie un fait anthropologique : l’humanité se décline en une multitude de groupes qui, du fait de divers facteurs (historiques, géographiques, culturels, sociologiques, etc.), adoptent des manières extrêmement diverses d’habiter leur milieu – ce que l’on nomme maintenant les « modes de vie ». « Habiter, c’est laisser des traces », écrivait ­Walter ­Benjamin, et il n’échappe plus à personne que les traces laissées par le mode de vie américain ne sont pas de même nature ni de même proportion que celles de la plupart des autres sociétés. Pour autant, doit-on balayer d’un revers de main toute réflexion démographique ? Sommaire. Peut-on (enfin) parler de démographie ? Jacques Véron : "La démographie est un multiplicateur des problèmes écologiques". La population mondiale n'existe pas. "Childfree" par écologie. La démographie après "Laudato si'". Dénatalité, tous les moyens ne sont pas bons. La cité idéale : une affaire de nombre. Perspective 1 : en 2050, 10 milliards d'urbains. Perspective 2 : 10 milliards de bouches à nourrir. Perspective 3 : 10 milliards de consommateurs. Perspective 4 : 10 milliards d'hectares à libérer. Bibliographie.