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EDF démantelé au profit du privé ?

01 mai 2021
Numéros de page :
pp.54-57
Le groupe français d'électricité EDF doit faire face à une situation complexe en 2021 : il anticipe des investissements de 100 milliards d'euros à venir dans les prochaines décennies (mise à niveau des équipements, construction de nouveaux réacteurs nucléaires, etc.), mais possède déjà une dette de 42 milliards d'euros sur son dos. Pour le libérer de cette pression financière, l'Etat, actionnaire à 23 % de l'entreprise, a imaginé le projet Hercule. Il s'agit de séparer EDF en deux entités : EDF bleu regrouperait le nucléaire, RTE (filiale chargé de la gestion du réseau électrique) et les centrales thermiques, et serait 100 % publique ; EDF vert se concentrerait sur les énergies renouvelables et Enedis (filiale chargée de la distribution d'électricité), et serait ouvert à 30 % aux investisseurs privés. Ces derniers apporteraient de nouvelles liquidités pour soutenir EDF. Mais le projet Hercule est loin de faire l'unanimité. Ses opposants craignent qu'au fil du temps, EDF vert ne passe majoritairement dans le giron privé, comme cela a été le cas pour GDF. Ils déplorent aussi une découpe trop tranchée entre le secteur qui coûte cher et rapporte peu (le nucléaire), et les énergies d'avenir, plus rentables et offertes sur un plateau au privé. Détails. Quelques données chiffrées.