Cette étude avait pour but d’analyser rétrospectivement le profil des victimes féminines de violences conjugales (VC) au sein de la population des victimes de coups et blessures vues en expertise à l’Institut Médico-Légal (IML) de Liège. Un total de 678 dossiers ont été analysés. La proportion, la nature et le type de VC ont été déterminés, ainsi que le profil des victimes. La gravité des séquelles a été appréciée selon les définitions des articles 399 et 400 du code pénal belge. Le lien entre le profil socio-économique et la gravité des séquelles a été analysé sur base du test du Chi carré. 8,4 % des dossiers concernaient des VC, dont 93,0 % de victimes féminines. Toutes les victimes avaient subi des violences physiques et 55,5 % des victimes cumulaient au moins deux formes de violences. 56,6 % des cas de VC relevaient de «Situational Couple Violence» et 43,4 % d’«Intimate Terrorism» (typologie de Johnson). Il y a des différences entre les profils des victimes de VC identifiés par la littérature et ceux rencontrés à l’IML. Nous n’avons pas mis en évidence de lien entre le statut socio-économique et la gravité des séquelles des victimes de VC vues en médecine légale.