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Féministe la queen ? Le crash test d'Elizabeth

Numéros de page :
pp.24-34
Ce mois-ci, c'est grosse teuf chez nos voisin·es British ! Jours fériés, défilé militaire, ballet aérien, immense parade de rue, rétrospective géante, concerts titanesques et "Big Lunch" populaire : du 2 au 5 juin, le pays fête le jubilé de platine de sa reine, la Queen Elizabeth II, soixante-dix ans de règne au compteur et une popularité sans pareil. Le pays tout entier retient son souffle pour qu'elle tienne le coup jusque-là : à 96 ans et depuis qu'elle a contracté le Covid, la reine montre de réels signes de fatigue. Vu de France, c'est vrai qu'on a un peu de mal à partager, et parfois même à comprendre, la ferveur que suscite cette vieille dame couronnée. Un drôle de personnage, qui incarne la monarchie, les traditions les plus old school et un conservatisme évident, mais qui a également su faire sien ce rôle auquel elle n'était pas tout à fait destinée, jusqu'à devenir une figure mondialement connue. "Il y a peut-être une ou deux personnes au fin fond de la Chine qui ne la connaissent pas, s'amuse l'Anglais Kevin Loader, producteur d'un documentaire décalé, 'Elizabeth, regard(s) singulier(s)', qui sort pile le jour du jubilé. Mais c'est quand même la femme la plus célèbre de la planète." Et sans doute la seule, sur Terre, qui puisse à la fois se targuer d'avoir eu les puissant·es de ce monde à sa table, de toucher sa bille en mécanique et d'avoir adoubé les Spice Girls. "Je suis tombée amoureuse de la reine. C'est la féministe ultime", dira même d'elle l'actrice Olivia Colman, qui a interprété son rôle dans la magistrale série "The Crown". Euhhhhh... L'actrice ne se serait-elle pas laissée déborder par son enthousiasme ? Un peu dubitative, "Causette" a donc décidé de passer la reine au détecteur de féminisme. Badass, la Queen ? C'est ce qu'on va voir !