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Filmer la salle de classe

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Numéros de page :
pp.90-92, 94-102, 104-112
Avec son estrade et ses chaises, on dirait un théâtre. Avec son tableau noir, elle figure un cinéma. Seul en scène dans la salle de classe, le professeur y fait face à des élèves venus pour apprendre, désobéir, expérimenter, grandir, s'abriter des maux du monde ou les répercuter. Des « moutonssss » de Louis Jouvet dans "Topaze" (Louis Gasnier, 1933) à la saga "Harry Potter", de la Kirghüzie d'Andreï Kontchalovski ("Le Premier Maître", 1965) aux "Sous-doués" (Claude Zidi, 1980), le cinéma s'est beaucoup plu à retourner à l'école. Comment expliquer la vague de « films scolaires » qui déferle aujourd'hui sur nos écrans ? Par les inquiétudes qui rongent notre système éducatif comme par les possibilités formelles infinies qu'offre la salle de classe, quoiqu'un immuable et bien ingrat parallélépipède. Quand retentit la sonnerie de fin des cours, une seule constante : de comédie potache en drame matriciel ("Graine de violence" de Richard Brooks, 1955), de brûlot scandaleux ("Mourir d'aimer", André Cayatte, 1971) en fiction documentaire ("Entre les murs" de Laurent Cantet, 2008), l'enseignant souffre vraiment beaucoup à l'écran. Sommaire. Petite visite à la communale. "Graine de violence", film matriciel : l'écran comme tableau noir. "Se rapprocher de la photo de guerre", entretien avec Ilker Çatak. La pochade scolaire : le gag régressif comme impératif catégorique. Le professeur en souffrance : stéréotype, martyr ou indicateur. "Que faire de ce parallélépipède de la salle de classe ?", entretien avec Teddy Lussi-Modeste. Trois films de salle de classe dans l'actualité. "Qu'est devenue l'école de mon adolescence ?", entretien avec Lubna Azabal. Professeur de désir : les rapports interdits enseignant-enseigné.