Sur le « vide » dans la schizophrénie
Bulletin : 410
01 mai 2024
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pp.71-75
Jean Oury (1989) disait « qu’on pourrait définir la psychose comme une fuite du vide ». Il faudrait distinguer le vide mélancolique du vide schizophrénique et saisir, par ailleurs, comment le paranoïaque ou le maniaque traitent le vide. Le rapport au « vide », le vécu du « vide », dans les psychoses, ne sont pas les mêmes. Nous tenterons ici de nous concentrer essentiellement sur la question du vide dans la schizophrénie et, d’ailleurs, lorsque Jean Oury aborde cette question, c’est bien davantage à la schizophrénie qu’il fait référence. S’il y a un sujet qui a horreur du vide, c’est bien le schizophrène. Cela peut s’entendre dans ses dits, mais cela peut s’observer aussi au quotidien dans son rapport au monde, au temps, à la nourriture, au corps, au travail, dans ses dessins ou autres productions artistiques, etc. Contrairement à l’expression péjorative bien connue, le schizophrène n’a pas une « case vide ». Bien au contraire, c’est le « trop-plein », l’« en-trop », qui domine et qui fait sa souffrance, qui fait son horreur du vide.