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Justine Triet : "Les bons élèves, c'est chiant"

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pp.84-94
Une Première ministre "estomaquée", un président de la République silencieux, une volée de bois vert. Voilà comment a été accueillie la Palme d'or remise cette année à Justine Triet pour "Anatomie d'une chute" (en salles le 23 août), son quatrième long-métrage. Sans doute en aurait-il été autrement si la cinéaste n'avait pas fustigé la réforme des retraites et alerté sur la disparition de l'exception culturelle française dans son discours. À Cannes au moins, elle avait fait l'unanimité avec ce fait divers au scalpel, à mi-chemin entre le -film de procès et le drame conjugal, porté par un personnage féminin sombre et complexe dont elle a le secret. De retour à Paris, la cinéaste accueille chez elle. Le linge sèche dans l'entrée et la Palme dort dans sa boîte sur un coin de table, entre un DVD de "Tom et Jerry" et des jeux pour enfants. Michel, le chat borgne, s'aventure sur le balcon en quête d'un peu d'air frais. Justine Triet, en pleine crise d'allergie, revient sur ce grand barouf et sur ce qui a infusé - de Richard Fleischer à "Faites entrer l'accusé" - dans son film le plus maîtrisé à ce jour.