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Qu'est-ce qu'une belle vie ?

Numéros de page :
pp.29-53
l y a bien des façons de réussir sa vie. Et à peu près autant de la rater. Tout d'abord, mieux vaut ne pas naître en autre animal que celui d'humain : en cage ou dans la nature, comme proie ou prédateurs, ils vivent dans un monde plutôt hostile. Et seuls les animaux domestiques (qui ont domestiqué les humains à leur manière) s'en sortent bien, si l'on en croit Thomas Lepeltier. Parmi les humains, il faut l'admettre : toutes les vies ne se valent pas. En cas, on ne leur accorde pas la valeur. Et même lorsqu'on dispose de tout le confort de la paix et d'un niveau de vie décent, la sérénité n'est pas forcément au rendez-vous. Pour les tenants de la psychologie positive, il faut aussi un ingrédient essentiel pour être heureux : ne pas trop s'occuper de soi pour recevoir de l'amour en retour. De leur côté, les philosophes se penchent sur la question depuis des lustres : qu'est-ce qu'une belle vie ? Les uns la voient dans la douceur de vivre à l'écart du monde, d'autres dans le courage d'assumer sa destinée. Aristote pense quant à lui que le bonheur idéal n'est qu'une chimère de philosophe, qu'il n'est pas de voie royale vers le bonheur autre que vers un juste milieu. A moins que la vraie vie ne se trouve pas dans la recherche éperdue du bonheur, mais dans une des nombreuses autres voies : le salut, l'accomplissement, la guérison, les vertus, la liberté, le progrès... Finalement les pistes sont nombreuses.