Le Moyen Age libère la femme
Bulletin : Historia spécial 17 - mai 2014
Numéros de page :
80 p. / p. 6-11, 13-35, 37-53, 55-71, 73-89
Prisonnière en son donjon, la princesse éplorée attend son prince charmant... On connaît la suite : délivrée des griffes du vilain dragon ou de la tyrannie de sa marâtre, la belle épouse son chevalier héroïque et ils ont de nombreux enfants. Quant à la femme du peuple, pauvre et sale, esclave des corvées et de sa marmaille échevelée, elle rêve de jours meilleurs, le soir à la veillée, alors que son époux, usé par le labeur, finit de cuver son vin. La littérature populaire cristallise dans les mémoires cette image surannée de la femme médiévale captive de sa condition. La réalité est tout autre. Désireuses de se libérer des codes moraux et des conventions sociales de l'époque, suffisamment audacieuses pour sortir du chemin tracé par leurs pères ou leurs maris, certaines ont choisi une autre voie : celle d'un destin maîtrisé et non plus imposé. Chacune à sa manière, brisant les chaînes de son éducation, a ouvert le champ de tous les possibles. Longtemps confinée au rôle - exclusif - de garante de la continuité du lignage, la femme du Moyen Age entend bien démontrer qu'elle est autre chose qu'un ventre à engrosser. Un certain nombre d'entre elles va se révéler en s'émancipant de la sphère domestique. Et les surprises sont nombreuses : guerrières, gestionnaires, médecins, conseillères diplomatiques, écrivains, troubadours, etc. Mille et un visages se cachent sous leur hennin. A l'extérieur du jardin clos, des roses se sont écloses. Nous vous invitons à partager leur parfum de liberté...