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Benjamin Walter et le sens de l'histoire

Numéros de page :
6 p. / p. 78-83
Ignoré de son vivant par l'Université et les éditeurs, Walter Benjamin brille aujourd'hui d'une aura de philosophe maudit. Lui qui promena sa mélancolie sous les passages de Paris, traduisit Proust et Baudelaire, pensa la photographie et le cinéma, et voyagea dans toute l'Europe - ne cherchant à fuir son effondrement qu'au tout dernier instant -, n'a pas manqué de se brûler les ailes au feu de la modernité. Fulgurantes, incandescentes, ses thèses « sur le concept d'histoire », écrites en 1940, forment le testament d'un homme penché lucidement au bord du gouffre. Elles ont inspiré Régis Debray qui, après avoir écrit le livret d'un opéra créé à Lyon du 15 au 26 mars 2016, « Benjamin dernière nuit », dresse pour nous le portrait du penseur météore en « contemporain capital ». Enzo Traverso signe la préface de ces thèses revenant sur la réception d'une oeuvre aussi singulière que détonante.