Aller au contenu principal

2101, une rétrospective du climat

Numéros de page :
pp.65-78
La plupart des analyses traitant aujourd’hui des changements climatiques et de leurs conséquences s’appuient sur des ensembles de projections intégrant plusieurs scénarios plausibles d’évolution des émissions humaines de gaz à effet de serre. Or l’intensité de ces émissions futures est, par nature, incertaine car dépendante des évolutions socio-économiques, qui ne peuvent être prédites pour l’ensemble du XXIe siècle. Selon l’évolution future des émissions, le réchauffement planétaire simulé par les modèles en 2100 par rapport au niveau préindustriel varie de 1,5 °C à 5 °C ou plus. Cette approche permet donc d’associer à un scénario socio-économique un changement du climat, et d’en déduire les impacts dans de nombreux domaines. Réciproquement, il est également possible de déterminer les politiques mondiales d’émissions compatibles avec une cible de réchauffement donnée. L’article de David Salas y Mélia repose sur un autre mode de réflexion prospective, le backcasting, qui consiste, à partir d’une situation climatique future, à remonter le fil du temps et relater les événements y ayant mené. L’auteur se place ici en 2101 et examine l’enchaînement de circonstances qui ont conduit à un réchauffement de la température planétaire jusqu’à un pic de 3,1 °C en 2068, par rapport à l’ère préindustrielle, avec un focus sur l’océan dans le cadre de notre série consacrée à la mer. Il pointe l’insouciance des années actuelles qui ne permettra pas d’engager des actions suffisamment vigoureuses pour limiter le changement climatique ; il présente les techniques de géo-ingénierie envisagées pour pallier ces insuffisances, puis les conséquences des évolutions constatées ; et enfin, le choix du recours à la technique du "Grand Parasol" pour renvoyer le rayonnement solaire vers l’espace avant qu’il n’atteigne la Terre, qui permettra juste de ralentir l’évolution, de ne pas basculer dans le pire scénario, mais n’empêchera pas la régression de la vie et des pertes majeures dans nos écosystèmes. Mais nous ne sommes qu’en 2021... Est-il encore temps de sortir de l’insouciance pour entreprendre les actions drastiques qui s’imposent ? Détails. Pas de chiffres.